Après finir le dernière cours de Bac au Lycée j’ai fait un voyage à
Toledo avec mes camarades de classe. Quand nous sommes arrivés à
Toledo nous visitâmes les principaux monuments artistiques et l’après-midi nous
nous assîmes sur les chaises d’un café de la Plaza de Zocodover.
Tout à coup, une excursion de jeunes filles est descendue du bus et s’est
approchée. Elles étaient habillées avec une tenue de collégiale. Mon ami Miguel
et moi avons invité deux filles à partager la table. « Attendez un
instant, dirent-elles, nous revenons tout de suite ».
Elles s`appelaient Meli, c'est à dire, Amelia y Rosa. Nous avons bavardé
avec elles pendant une demi-heure. Elles semblaient très gentilles. Elles
avaient un doux accent andalou. Avant partir, nous leur avons demandé l’adresse
afin de leur écrire. Elles habitaient à Séville. J’étais très impressionné.
C’était un coup de foudre, évidement ! J’avais envie de connaître mieux
Mali. Au dernier moment je lui demandé son téléphone.
À partir de ce moment-là, j’ai entretenu un courrier avec Mali d’une lettre
par mois pendant dix ans. Nous nous racontions ce que nous faisions, les joies
et les chagrins, les succès et les échecs, les amours et les désamours.
Lorsque je lui ai écrit la première lettre, Mali avait 17 ans. Dix ans plus
tard elle m’a écrit dans sa dernière lettre qu’elle était sur le point de se
marier.
À la fin du printemps je voyageais avec mon oncle Gustavo dans L’Andalousie
pour engager les lots d’olives de son moulin à huile à Cuenca. À ce moment-là,
j’avais une petite amie, quoiqu’elle ne soit pas maintenant ma femme. Quand
nous sommes arrivés a Séville, j’ai passé à Mali un coup de fil ; c’était
l’unique fois que j’avais utilisé son numéro de téléphone. Quand elle a
décroché elle ne savait pas quoi dire… Mais aujourd’hui je suis sûr qu’elle
était très contente d’entendre ma voix après d’océans de temps.
Elle m’a fixé un rendez-vous devant la cathédral, au pied de la Giralda, et quand je l’ai vue de nouveau, belle, brune comme une princesse arabe, les yeux noirs pleins de mystère, elle avait l’air de la femme la plus charmante d’Andalousie…