Qu'est-ce exactement que l'hédonisme ? Y a-t-il une définition précise de
l’hédonisme ? Êtes-vous hédoniste ?
Depuis son fondateur, le philosophe grec Épicure
(341-270 av. J.-C.) jusqu'à nos jours, nous pouvons dire sans aucun doute que
le concept de l'hédonisme n’est pas univoque. D’où la conclusion qu’il faut en
parler au pluriel, c'est-à-dire, les hédonismes.
Le mot « hédoniste » vient étymologiquement du terme
grec ἡδονή qui signifie « plaisir ». Dans l'ensemble, l’hédoniste est une personne qui considère le plaisir
comme la valeur principale dans son échelle des valeurs.
Nous devons remarquer deux paramètres ou indicateurs
afin de mieux comprendre l’hédonisme : a) Les différents types de plaisirs. b)
L’habitude et l’intensité des plaisirs choisis (c’est-à-dire, l’engagement
personnel avec le premier indicateur). En fonction de la relation entre ces
paramètres, les modèles historiques et surtout les codes éthiques actuels de la
conscience hédoniste font, tour à tour, leur apparition sur la scène.
En ce qui concerne le premier indicateur : nous
pouvons distinguer entre plaisirs sensuels (goûter un grand cru, savourer des
fruits de mer de la Galice), physiques (maîtriser l’art d’aimer, prendre de la
cocaïne), intellectuels (lire À la recherche du temps perdu de Proust ou La
Chartreuse de Parme de Stendhal), psychologiques (trouver l’harmonie intérieure
ou toucher « l’érotique du pouvoir ») ou matériels (conduire une BMW haut de
gamme, avoir un appartement à Venise).
Par rapport au second indicateur, il est nécessaire de
séparer plusieurs degrés et manifestations de l’hédonisme :
- L’hédonisme faible de ceux qui aiment les plaisirs de la vie quotidienne
« comme quelqu’un qui ne soit pas considéré comme un mec rare ».
- L’hédonisme trivial d’une partie de la jeunesse essayant de satisfaire
immédiatement leurs désirs communs sans réfléchir avec leur propre tête.
- L’hédonisme bourgeois du bon vivant, un stéréotype social plein de
nuances superficielles, une façon de vivre apprise dans les magazines
sentimentaux et les livres de vulgarisation titrés « Cinquante conseils pour
atteindre le bonheur ».
- L’hédonisme spécialisé des studieux ou maniaques de n’importe quels
plaisirs, archétype de l’homme unidimensionnel, au fond candidat au malheur,
par exemple, certains personnages de Michel Houellebecq obnubilés par le sexe.
- L’hédonisme addictif de ceux qui ont décidé consciemment de vivre moins
longtemps mais plus intensément (ou plutôt les drogues dures ont pris une
décision tragique pour eux).
- Finalement, l’hédonisme de la « noblesse de l’argent fait tout », rendant
un culte à la haute couture, aux grandes marques italiennes de voitures, aux
cocottes exclusives ou aux appartements duplex de la Côte d’Azur… tous obtenus
au prix de la souffrance et du développement de l’histoire universelle de
l’infamie.
P.S. L’hédonisme : peu importe la définition, mais la
quantité de définitions que nous sommes capables de supporter.
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