L’EGLISE DE
SAINT-PIERRE DE LA CITE DU VATICAN
J’ai fait deux voyages à Rome : le premier quand j’étais
célibataire, il y a longtemps, une sorte de Grand Tour ; le deuxième au
printemps de l’année dernière. Il s’agit de deux visions complémentaires.
Je voudrais raconter quelques impressions de ma
dernière visite à l’Église de Saint-Pierre de la cité du Vatican.
À mes yeux, le Vatican ne se trouve pas à Rome car
celle-ci est seulement un domaine, une prolongation de l’autorité du
Saint-Siège. C’est le Vatican qui a accordé le droit d’extraterritorialité à la
Cité Éternelle : il faut parcourir dans le sens contraire la Via della
Conciliazione afin de comprendre le sens juste de l’endroit.
La queue pour entrer dans la Basilique de
Saint-Pierre, l’église la plus grande de la chrétienté, est supportable. Les
grandes portes sont toujours ouvertes aux touristes qui la visitent tous les
jours.
En passant les portes, ce qu’on voit est une foule
bigarrée, une marée humaine, une tour de Babel où se mêlent toutes les races et
les langues.
Seulement près du maître-autel peut-on marcher
normalement. Dans les nefs latérales, tu peux racheter tes péchés à la carte :
chaque confessionnal appartient à un ordre religieux. Les prêtres et les sœurs
déambulent partout, entrent comme dans un moulin. C’est le pluralisme de
l’Église Catholique !
L’intérieur de la Basilique est vraiment trop vaste,
même pour la pensée. Il représente la théocratie et la puissance absolue du
pontificat. Les dimensions de l’architecture, l’horreur des espaces vides du
Baroque, la coupole, le baldaquin de bronze, les statues avec la mitre et la
crosse papale, la crypte où sont enterrés plus de 180 pontifes, les trésors de
la chambre mortuaire, les reliques…
Tout aboutit à une vérité : d’abord le Pape, ensuite
le Saint-Esprit, après la Vierge et les saints et finalement Jésus-Christ.
Peu après, une procession de cardinaux et leur suite
a passé par la nef principale. Voilà l’Église de Rome ! Ce sont les princes
d’une aristocratie millénaire. Leur goût pour le luxe, l’ornement, la mise en
scène du pouvoir (un pouvoir qui a défié même le ciel). Les inscriptions
ciselées sur les altitudes de l’Église peuvent se résumer en une phrase : « Ce
qui a été attaché sur la terre ne sera pas détaché au ciel ».
Il est normal que mon père ait dit une fois aux témoins de Jéhovah qui essayaient de lui vendre une bible dans la rue : « Désolé, je ne crois pas à la véritable religion, moins encore je croirai aux fausses ».
No hay comentarios:
Publicar un comentario