viernes, 14 de julio de 2017

14 Juillet, Vive la France !

 

LA PREMIÈRE FOIS…

La première fois que j’ai voyagé à « l’étranger » (un concept qui n’existe plus aujourd’hui) fut quand j'ai fini le bac. J’avais 18 ans. Nous étions quatre amis du même cours qui décidèrent soudainement, comme les pèlerins du Grand Tour, de « connaître l’Italie ». Antoine, Manuel, Óscar et moi. À cette époque-là, les jeunes filles étaient des êtres vivants d’une autre planète.

Le père de Manuel prêta à son fils sa voiture, une Seat 1430, et un dimanche ensoleillé de juin, nous partîmes de Madrid. La mémoire à long terme s’arrête à la cabine du ferry-boat qui nous amena de Barcelone à Gênes en traversant le golfe du Lion. Je me souviens du sandwich au jambon que nous y mangeâmes. Après, l’autoroute du Soleil, le petit port de Rapallo, la pelouse brillante de l’ensemble historique de Pise, la grande place de Sienne, les pizzas de Guido, les ruelles de Venise, le camping Michelangelo à deux pas de Florence et, surtout, la merveilleuse église byzantine de Saint Vital de Ravenne au bord de l’Adriatique.

À Ravenne, Óscar et moi partagions une tente de camping. C’était le temps de faire des confidences à minuit. Mon camarade, enveloppé dans son sac de couchage et à moitié ivre à cause du vin, me dit à mi-voix que « finalement » il était prêt à me raconter un secret très intime que je ne pouvais même pas imaginer… Il s’agissait d’un mystère qu’il m’avait déjà annoncé pour la énième fois et qui, sincèrement, ne m’intéressait pas du tout. Mais bon… je gardai le silence, réprimai un soupir et m’armai de patience car j’étais sûr que pour rien au monde il ne se serait tu.

Mon Dieu ! Il avait tout à fait raison, je ne pouvais pas imaginer ça, le cochon, le salaud, était éperdument amoureux de la même fille adorable que moi ! Et, ce qui était encore pire, la méchante lui prêtait attention ! Après, je sus que ce n’était pas vrai. Je ne pus m’endormir avant de comprendre l’impossibilité métaphysique de ce que mon ami m’avait avoué. En tout cas, je décidai de le mettre à la fin du voyage dans la liste des ennemis dangereux. Quelques années plus tard, j’appris par sa meilleure amie qu’elle s’était mariée avec un pilote d’Iberia.

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