Il y a deux grands types de jardins : le jardin anglais et le jardin
français. Le premier est né au XVIIIe siècle en opposition au deuxième. Le
fondement esthétique du jardin anglais est de recréer une nature improvisée,
spontanée, où les irrégularités des formes végétales, l’eau qui tout à coup
fait son apparition et les caprices sans règle du jardinier s’imposent partout.
C’est un modèle qui rompt avec celui provenant de l’antiquité gréco-romaine ;
il s’agit d’un jardin géométrique, organisé, où la nature est absolument
dominée par la main de l’homme et dont l’expression la plus importante est le
Palais de Versailles.
Le jardin anglais cherche l’imitation de la nature
vierge, bien que cette représentation soit le résultat d’un projet artistique
très élaboré. L’idéal du jardin anglais est un endroit surprenant, original,
qui a l’air de ne pas avoir connu la main de l’homme. Le formalisme, le «
cartésianisme » des jardins baroques français a été remplacé par le naturalisme
préromantique.
Cependant, il est curieux que les jardins les plus
célèbres de l’Angleterre ne soient pas conçus de cette manière-là. De plus,
l’expression « jardin anglais » (English garden) n’y est pas utilisée. Une
preuve de cette contradiction : l’Englischer Garten, à Munich, en Allemagne,
est un des parcs « au goût anglais » les plus connus. Le jardin anglais est
donc une catégorie esthétique et la conséquence de trois influences :
idéologiques, l’opposition à tout ce que symbolisaient les idées politiques
françaises ; artistiques, la mode étendue de la peinture paysagiste italienne
du XVIIe siècle et, finalement, littéraires, le naturalisme des écrivains
romantiques qui, au fur et à mesure, était sur le point de triompher dans toute
l’Europe.
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