L’espèce humaine habite la Terre depuis environ 40 000 ans. En considérant
que l'âge de l'univers est de quinze milliards d’années, nous devons accepter
que nous sommes une très jeune manifestation de la matière : sur une échelle de
24 heures, l’homme est resté dans l’univers moins de huit secondes ! Voici un
paradoxe qui illustre nos déficiences en tant qu'espèce : jusqu'à présent, la
science la plus avancée est incapable de connaître le cerveau, l’organe
principal de la connaissance. Malgré l’intelligence et le progrès culturel,
nous ne sommes pas encore équipés génétiquement pour vivre dans de grands
groupes sociaux. L’homme fonctionne bien dans les groupes primaires, ceux qui
sont basés sur des interactions en face-à-face et sont utiles pour l'acquisition
de l'éducation sentimentale, pour l'expression des affections personnelles et
pour la communication d’expériences intimes. Par conséquent, nos actions
peuvent se développer avec succès dans la famille, les amis ou les voisins…
Peut-être que l’amour du proche (c'est-à-dire, celui qui est près de nous)
signifie quelque chose de semblable.
Toutefois, lorsque les gens s’organisent dans de
grands groupes sociaux dont l’aboutissement est les nations et les États, alors
les problèmes commencent à apparaître : les conflits, les intérêts absolus,
l’incapacité à dialoguer, les idées intolérantes surviennent… Les retombées,
c’est la guerre. En tout cas, il s’agit d’un problème biologique, pas
historique. C’est pour cela que la solution au problème de la paix n’est ni
politique, ni culturelle, ni même historique, mais biologique. On peut imaginer
une planète très lointaine dans une galaxie perdue où il y a une civilisation
dont les citoyens sont des êtres rationnels qui ont évolué depuis de nombreuses
années et qui sont capables de vivre en paix. Tant que le genre humain ne sera
pas équipé d’une hérédité génétique appropriée, les nations du monde seront
toujours en conflit… au point d’attendre une deuxième fois (ou plus) 40 000
années d’évolution.
